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Acerca de

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Suivi de l'Apollon

Objectifs, méthode et résultats

L’Apollon (Parnassius apollo), lépidoptère rhopalocère univoltin, est une espèce emblématique de montagne, évoluant entre 1000 et 2000m (jusqu'à 2500m dans les Alpes) en biotope herbacé maigre ou rocheux. Il privilégie les zones d’éboulis et les dalles ou vires rocheuses. Les plantes hôtes de sa chenille sont les crassulacées (les espèces de crassulacées varient en fonction de l’altitude et du substrat, les Apollons ne sont pas monophages), situées au bord des falaises. Puis l’adulte se nourrit de plantes nectar comme les chardons ou les cirses. L’adulte est actif et visible uniquement lorsque l’ensoleillement est suffisant. La spécificité de son optimum écologique lié à la disponibilité de la ressource alimentaire et les caractéristiques du milieu, en fait une espèce vulnérable face aux variations de son habitat, causées par plusieurs facteurs.

Aujourd’hui l’Apollon est sur liste rouge des insectes de France métropolitaine. Anciennement présent dans tous les massifs montagnards de France de l’étage montagnard à alpin, ses populations sont aujourd’hui en régression, et ce depuis une quarantaine d’années. Il est désormais complètement absent des Vosges et en diminution au niveau des Cévennes et du Massif Central. Il est cependant encore très présent dans les Alpes et les Pyrénées. On observe aussi globalement en France une décroissance de la diversité génétique en raison de l’isolement géographique des populations. Les facteurs à l’origine de cette régression s’avèrent être le réchauffement climatique et la fermeture du milieu. Le changement climatique provoque notamment une remontée des populations vers des altitudes plus froides, et peut causer des dérèglements dans le cycle du papillon. Et le développement progressif des genêts au niveau des milieux ouverts à proximité des falaises se fait au détriment des orpins ou des plantes nectarifères, l’insecte se voit ainsi dépourvu de nourriture.

 

Mon objectif pendant le stage était de prospecter les zones présentant ces caractéristiques favorables à la présence de l’Apollon. Certains sites anciennement prospectés ne le sont plus aujourd’hui, puisque les populations sont absentes depuis plusieurs années. L’étude que j’ai menée se cantonnait donc à deux sites où l’espèce est encore présente, et qui présentent les caractéristiques de prédilection de l’Apollon. Les deux sites se trouvent à une altitude d’environ 1400m, les affleurements basaltiques abritent surtout de l’Orpin blanc (Sedum album), et de la Joubarbe (Sempervivum montanum et Sempervivum arachnoideum).

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Objectif général de la mission : Connaissance de l’état de conservation de l’Apollon sur les sites

Réaliser un suivi de l’Apollon 6

 

Méthode : Protocole STERF > le Suivi Temporel des Rhopalocères de France permet d’évaluer les tendances des populations de papillons diurnes en France. Après avoir sciemment choisi les sites de prospection, on réalise un transect en début ou milieu d’été en habitat homogène. Le protocole a été adapté à la faible densité de population de l’Apollon sur les sites du PNR. J’ai donc réalisé un transect d’une longueur de 2190m au niveau du Bois de Cuze, et de 2980m aux Roches de Cuzet. Tout en respectant une allure régulière et un tracé similaire de sortes à obtenir des résultats standardisés. J’ai réalisé ce suivi pendant 5 semaines à partir de début juin, puis il a été continué jusqu’au 17 juillet par une autre stagiaire (en raison des faibles températures et faible ensoleillement du début d’été).

 

Traitement des données :

 

-  Etant en partenariat avec la LPO, j’ai saisi toutes les données que j’ai recueillies sur Faune Ardèche, site internet géré par l’association.

 

-  Réalisation de graphiques avec Excel représentant l’évolution des populations à partir des données récoltées.

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Résultats : 

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Les conditions météorologiques ont été défavorables les 2 premières semaines (pluie, température inférieure à 10°C). Seuls 7 individus adultes et une chenille ont été observés sur le Bois de Cuze et 0 sur les Roches de Cuzet entre le 3 juin et le 17 juillet, alors qu’au cours de l’été 2019, le meilleur effectif observé était de 4 apollons adultes sur les Roches de Cuzet, et 12 sur le Bois de Cuze. Les résultats montrent une tendance qui va dans le sens d’une dégradation de la population. Ce déclin peut à la fois être dû au dérèglement climatique, à la fermeture de milieu et aux mauvaises conditions météorologiques de l’année 2020 (hiver chaud puis périodes de gel et faible ensoleillement au printemps). 

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