top of page

L’Open data en France : de la prédiction des phénomènes naturels à la gestion des écosystèmes

Image de Chris Liverani
Image de Dawid Zawiła

De sortes à mieux appréhender la dynamique des écosystèmes, le partage des données écologiques est imposé par la Loi Biodiversité de 2016 à tout acteur public ou privé en France. Après plusieurs années, l’utilisation de l’Open data dans la prédiction et la gestion des écosystèmes montre des résultats positifs.

Comprendre et prédire l’évolution des écosystèmes

La complexité des interactions au sein du vivant est telle que l’homme n’est en mesure d’en percevoir qu’une infime partie. Malgré tous les outils d’échantillonnage, les études réalisées pour comprendre le vivant, la nature conserve une grande part de mystère. La donnée est alors utilisée comme complément à l’analyse humaine.

Aujourd’hui les exemples d’utilisation de la donnée à des fins de prédiction environnementale se multiplient. Et ce, notamment en France. Pendant 10 ans, des scientifiques autour de la méditerranée ont collecté via des capteurs des milliers de données sur la pollution atmosphérique et aquatique, la pluviométrie, la sécheresse, la biodiversité. Grâce à ces données, les scientifiques ont notamment pu identifier une différence de concentration en mercure dans les planctons entre le Nord et le Sud de la Méditerranée. Cette information témoigne d’un transfert plus important de contaminants au sein de l’écosystème marin du Nord de la Méditerranée, et montre donc la différence de l’état écologique des deux systèmes. Les données collectées et partagées entre les différents acteurs ont aussi permis d’établir un lien entre la température de la mer et la météorologie, ce qui permet de modéliser et prévoir certains événements climatiques.

Cette nouvelle compréhension des milieux naturels serait vaine si elle n’impliquait pas la mise en place de nouvelles approches plus respectueuses de la nature et des modes de vie plus adaptés aux transformations environnementales. Le fait que l’Open-Data mette à disposition les données collectées gratuitement et à tous peut être un levier pour améliorer la gestion des écosystèmes.

L’Open-Data pour une meilleure gestion environnementale

À partir de la vision macroscopique qu’apporte l’Open data, des scénarios sont envisagés pour prévoir les transformations environnementales localement, mais aussi à l’échelle régionale et continentale. La donnée offre à celui qui l’utilise une ressource informative susceptible de guider ses actions vers une gestion environnementale pertinente. En France, après avoir été analysées, les informations collectées sont susceptibles de conditionner l’approbation des plans d’aménagement dont le SCoT ou le PLU. La mise à disposition de ces informations permet à des organismes comme GeoNature de mettre en place des outils numériques pour gérer et protéger la nature. Il s’agit d’un outil Open source, rendant possible la contribution de chacun pour créer un atlas dynamique. Plusieurs méthodes de collecte de données sont mises en place comme des pièges photo, des capteurs embarqués sur les animaux, la bioacoustique... Grâce à cela, des espèces rares ou menacées sont recensées, ce qui peut induire une réglementation plus stricte pour les protéger. La qualité environnementale et la valeur écologique du milieu sont donc mieux comprises par les professionnels en charge de la gestion du territoire. Cette meilleure compréhension est majorée par le fait que L’Open-Data favorise le travail collaboratif entre secteurs professionnels ; ainsi divers spécialistes, ingénieurs... peuvent travailler ensemble pour parvenir à une approche la plus adaptée possible aux territoires.

​

​

        En somme, l’Open data rend possible la compréhension d’une multitude de phénomènes naturels en multipliant les méthodes d’acquisition et de partage de données. Grâce au perfectionnement de ces techniques, il devient possible d’envisager à long terme quelles seront les évolutions environnementales et quels seront les futurs impacts de nos activités. Nombreux sont les exemples prouvant l’efficacité de ces prises de mesures environnementales. À cela s’ajoute la participation active des citoyens, associations ou entreprises à la gestion environnementale grâce au libre accès aux données. Ces informations peuvent inciter les individus ou groupes d’individus à contribuer aux décisions politiques, notamment sur le plan de l’aménagement du territoire. C’est en cela que l’Open-Data s’applique de façon positive et concrète à l’écologie. Le partage de données est un moteur à l’action, en s’appuyant sur le numérique, outil utilisé par la majeure partie de la population, il donne accès au grand public à des connaissances jusqu’alors réservées aux scientifiques et chercheurs. La démocratie participative permet de propulser à grande échelle l’action en faveur de l’environnement grâce à des connaissances environnementales touchant une part plus importante de la population. La conscience écologique constitue le premier pas vers l’action en faveur de la nature.

bottom of page