top of page

Comment sont intégrées les Trames Verte et Bleue en ville aujourd'hui ?

Image de RR Rivera
Image de Mitchell Kmetz

Les trames en ville

La ville est préjudiciable à la biodiversité parce qu’elle détruit les habitats mais aussi parce qu’elle fragmente ceux qui restent. Elle constitue un obstacle infranchissable pour bon nombre d’espèces et est ainsi responsable d’un isolement des populations qui se voient incapables de migrer, de rechercher d’autres sources de nourriture ou encore d’interagir en métapopulation.

​

C’est pourquoi il est nécessaire de penser non pas uniquement à l’échelle de la ville, mais plus largement au niveau régional voire national. Il est primordial de mettre en place des schémas de cohérence écologique favorables à la biodiversité. En développant une réflexion paysagère plus globale, il est possible de limiter l’impact de la fragmentation causée par les villes. L’un des outils les plus utilisés pour y parvenir, ce sont trames vertes et bleues. Il s’agit de corridors écologiques aquatiques ou terrestres reliant les réservoirs de biodiversité de sortes à permettre la circulation des espèces au sein de la ville. Pour que les corridors soient tant propices à la dispersion végétale qu’animale, il est nécessaire qu’ils présentent une continuité à la fois spatiale et fonctionnelle. Ils se doivent d’intégrer plusieurs couloirs biologiques tenant compte des spécifiques d’habitats des différentes espèces susceptibles d’emprunter le corridor. Par exemple une allée de platanes ne peut se substituer à une allée d’arbres diversifiée en essences et en strates, surplombant une bande enherbée. Ce deuxième corridor permettra à une faune et une flore bien plus riche de circuler puisqu’il arbore une plus importante variété d’habitats. L’efficacité de cette méthode est toutefois à nuancer parce que l’application au milieu urbain reste complexe. En effet, la densité de bâtiments étant élevée et les conditions stationnelles modifiées, il est difficile de reconstituer des habitats aux caractéristiques similaires à ceux en périphérie. Sans compter le fait que le dérangement des espèces est très élevé en ville et peut contraindre nombre d’entre elles dans leurs déplacements. L’exemple des trames vertes et bleues illustre le fait que l’intégration de la nature en centre-ville peut jouer un rôle dans la préservation de la biodiversité. Cette dernière appliquée au milieu urbain contribue à reconnecter les habitats naturels et ainsi à rétablir les interactions entre populations d’espèces.

​

Des obstacles à l’intégration de la biodiversité en ville subsistent néanmoins, notamment sur le plan politique. Les élus, que ce soit au niveau local, régional ou même national sont incités à mener des actions visibles et bénéfiques à court terme. Or, les écosystèmes naturels sont complexes, et leurs bénéfices humains et écologiques sont perceptibles à long terme, ce qui va à l’encontre de la politique actuelle. La considération pour la biodiversité évolue mais cet élan est freiné par plusieurs facteurs. Il est encore difficile d’aller dans le sens contraire des pratiques ancrées dans nos habitudes depuis des milliers d’années.

bottom of page